ÉDITO janvier 2024 : 2023 : des panneaux photovoltaïques, de la pluie et toujours plus d'exigences. 2024 : enfin une prise en compte des réalités du secteur ?
Quentin Goffinet
2023 : des panneaux photovoltaïques, de la pluie et toujours plus d'exigences. 2024 : enfin une prise en compte des réalités du secteur ?

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Chères agricultrices, chers agriculteurs,

Le début d’une nouvelle année est toujours l’occasion de souhaiter ses vœux pour l’année à venir mais, aussi, de faire le bilan de celle écoulée.

Le premier constat qui s’impose reste malheureusement la pression financière croissante sur nos terres agricoles. Cette pression sur les prix n’est plus le fruit d’une « saine » concurrence entre personnes du métier mais le résultat d’investisseurs toujours plus nombreux, prêts à débourser des sommes colossales pour placer leur argent dans notre premier outil de travail. À leur décharge, il est vrai que les terres agricoles sont en passe de devenir un des investissements les plus rentables, notamment avec la transition énergétique. La FUGEA est évidemment consciente des enjeux liés à la production d’énergie renouvelable et locale mais notre syndicat refuse que le secteur soit sacrifié au nom de celle-ci. Pour ne citer qu’eux, les projets d’agriphotovoltaïsme doivent ainsi être interdits sur les terres agricoles, se limitant à des zones déjà artificialisées. Si la circulaire émise par le Ministre Borsus pour encadrer cette nouvelle activité va dans le bon sens, nous demandons au prochain gouvernement de légiférer pour bannir purement et simplement les panneaux de nos champs.

Avec les pluies incessantes des derniers mois, ce début d’année a une saveur bien amère pour beaucoup d’exploitations qui comptaient sur la prime « couverture longue des sols ». Outre de potentielles pertes financières, de nombreux agriculteurs et agricultrices ne savent plus quelles cultures implanter ce printemps. Cette méconnaissance du terrain et des contraintes agronomiques que vivent au jour le jour les agriculteurs se ressent plus que jamais dans les exigences et normes imposées par l’Europe et la Wallonie. Une ferme, pour avoir la capacité de mettre en place des mesures favorables à l’environnement ou au bien-être animal, doit avant tout être viable financièrement ! Une donnée qui semble avoir échappé à pas mal de décideurs et décideuses...

Plus que beaucoup d’autres métiers, l’agriculture est fortement impactée par les choix politiques posés par nos élus. Avec 5 élections en 2024, nous invitons les agriculteurs et agricultrices à rester mobilisés pour notre secteur. Rappelons aux différents partis que les petites et moyennes entreprises font la force d’un pays, qu’il est de leur devoir de les soutenir au lieu de faire des cadeaux, notamment fiscaux, à l’agro-industrie et au secteur de la grande distribution.

En ce début d’année, votre syndicat est plus que jamais dans les starting-blocks pour vous défendre, accompagner les jeunes et faire entendre leurs voix et promouvoir l’autonomie des fermes.

Belle année 2024 à toutes et tous !

Quentin Goffinet, Président FF et Philippe Duvivier, Président de la FUGEA.



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