Le monde agricole n’est pas une masse homogène. Les nombreux mouvements qui le traversent portent des visions à court, moyen et long terme qui peuvent diverger, voire parfois s’opposer. Cette réalité s’est matérialisée durant les récentes manifestations agricoles à Bruxelles, les 1er et 26 février, avec des messages portés par les différentes organisations professionnelles qui n’allaient pas nécessairement dans le même sens.

Tandis que la FUGEA et les membres d’ECVC, la coordination européenne de la Via Campesina, manifestaient pour imposer des prix rémunérateurs, d’autres dépensaient leur énergie à détruire les normes environnementales. Au niveau de la Commission, c’est la deuxième option qui a été privilégiée. En effet, détricoter des normes est nettement plus facile que d’assurer un revenu à une profession entière. Rien de mieux à signaler du côté du Conseil européen avec des Ministres de l’Agriculture qui instrumentalisent les mobilisations pour faire avancer l’agenda politique de leur propre parti, sans considération pour nos revendications: des revenus et prix justes, assurés notamment par une sortie des politiques de libre-échange.

Au niveau fédéral, la crise agricole a abouti au lancement d’une Task force alimentation qui a présenté ses conclusions le vendredi 1er mars. Cette réunion, présidée par les Ministres David Clarinval et Pierre-Yves Dermagne, a été l’occasion de nous présenter le menu des intentions actuellement sur la table pour répondre aux attentes du secteur. Si le menu est désormais connu, reste maintenant à cuisiner les plats… et à fournir le personnel nécessaire au SPF Economie pour engager les réformes nécessaires !

La Wallonie continue quant à elle à travailler sur la simplification administrative. Une importante réunion s’est tenue le mercredi 13 mars pour présenter les avancées au secteur. Vous serez évidemment tenus informés des avancées du dossier dans la prochaine Lettre paysanne.

Malgré le début de la saison culturale, il est primordial pour la FUGEA de continuer à se mobiliser sur le terrain. Pour défendre ses revendications politiques, pour les mettre à l’agenda politique, pour informer le grand public. C’est dans cette optique que nous manifesterons le 17 avril à l’occasion de la journée internationale des luttes paysannes contre l’agrivoltaïsme en Wallonie  !